Les larmes controversées d’un président

Mon coup de gueule de la semaine !

Aujourd’hui je parcours l’actualité. Le drame de Kidal tapisse toutes les unes et les hommages se multiplient. Encore un drame qui a touché les cœurs. Et puis là, je tombe sur cet article, l’article de trop : Les larmes du président malien IBK devant la délégation de RFI qu’il venait de recevoir.

Qu’on se le dise, je condamne l’évènement de Kidal : assassiner deux journalistes de manière barbare et sans aucune véritable raison est inhumain. J’avoue avoir senti un pincement au cœur et beaucoup de compassion. Mais passons, ce n’est malheureusement pas le premier acte barbare perpétré par ces terroristes et surement  pas le dernier !

Et je rajouterai sans aucune méchanceté que ce sont malheureusement les risques du métier, d’un métier difficile et périlleux. Ce constat est triste, révoltant mais malheureusement bien vrai : être journaliste ne donne pas l’immunité surtout dans un conflit où son propre pays est impliqué.

Mais ce qui m’insupporte au plus haut point, au point je dirai de dégainer ma plume, ce sont bien les larmes du président malien, réputé pour avoir la larme facile. Certains diront enfin un président africain humain qui laisse transparaitre ses émotions, c’est touchant et ça montre un côté vulnérable du pouvoir. Que nenni ! Moi personnellement je n’y vois pas grand-chose, juste un trop plein d’émotions, je dirai même un excès de zèle  de la part du président malien ou une manifestation un peu trop démonstrative de sa « diplomatie ».

Alors d’autres me diront mais il les connaissait, c’était « des amis ». Je leur répondrai qu’il pleure chez lui alors !  Tous les jours des gens meurent dans son pays, je n’ai pas vu de larme être médiatisée et on peut citer une liste à rallonge des maux qui rongent son peuple : faim, paludisme, guerre, immigration clandestine pour ne citer que ça ! S’il devait pleurer pour tout ça, on aurait vite fait de remplir à ras bord le fleuve Niger.

Revient encore cet éternel débat de la valorisation de la vie humaine,  c’était un peu mon ressenti mais je n’ai pas envie de m’étendre là-dessus. Il y aurait comme un goût de déjà vu ou de déjà lu.

A tous ces présidents, pleurez pour votre peuple, pour votre impuissance face aux conflits et aux drames qui accablent Votre peuple, pleurez parce que vous êtes un échec, vos mandats sont des échecs ! Vous manquez à tous vos devoirs, à tous vos fondements :

  • Nourrissez votre peuple et donnez –leur de l’eau
  • Eduquez votre peuple pour qu’ils aient la possibilité d’aspirer à des grandes choses
  • Soignez votre peuple en réformant vos systèmes de santé.

Voilà ! Chacun mène son combat, porte son fardeau et en subit les conséquences.

Allez , cher président sèche tes larmes, un chantier t’attend.

Kalatonton

 Haria Nyala